L'intéressant parallélisme dans la construction mélodique de l'antienne Alleluia Sola tenes (septuagésime, Adieu à l'alleluia)
Alleluia Sola tenes / propterea revertere
souligne d'une manière forte de l'intention du compositeur de bémolliser l'alleluia initial !

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Replies

  • vous êtes un peu dur quant même...

    mais je pense que c'est pour cela que l'on trouve des manuscrit A-C.

    On pourrait même imaginer le C comme un rappel de prendre le B par le haut, tant la formule d'intonation de base de Gaudeamus est connue: par exemple faire une simple appogiature CB ... pure spéculation sans fondement bien sûr.
     
    Ricossa a dit :

    je partage votre vue. Au fond, ce genre de discussion est partiellement stérile, dans la mesure où on cherche à déterminer de manière univoque ce qui ne l'est pas

    SI bémol dans les intonations du type Statuit
    L'intéressant parallélisme dans la construction mélodique de l'antienne Alleluia Sola tenes (septuagésime, Adieu à l'alleluia) Alleluia Sola tenes / …
  • Je me suis toujours demandé si certains chantres, dans leur intonation,  ne faisaient pas une fleur un peu délirante sur le Sib, par exemple, au minimum un trille vers le do?  Dans Gaudeamus, ce serait tout à fait opportun, non?  

    En lisant Moravie, on imagine, tout à fait ce genre de choses

  • La montée au DO dans ce type d'intonation est l'apanage exclusif de la zone germanique.

    Il est intéressant d'observer que l'environnement modal de cette formule, quand celle-ci est utilisée en 7ème mode (cf par exemple, le répons Simon Petre, est très différent et n'est absolument pas porteur d'un demi-ton MI bémol en son sommet (encore que certains mss, poussés par l'habitude du premier mode, altèrent parfois cette note...)

    Ricossa a dit :

    le bémol de ces intonations est attesté par Hucbald qui les fait chanter "per synemmenon". Cela dit, la tradition ne devait pas être univoque. Dom Saulnier parle quelque part d'un son probablement variable, pouvant se situer dans une zone grise entre le bémol et le bécarre

    http://gregofacsimil.free.fr/01-Restitution/Repons/Repons-en-pdf/55-In-nat-Petri-et-Pauli/01-Simon-…
  • Merci beaucoup, Richard !

    Richard Llewellyn a dit :

    La réponse la plus sérieuse et la plus fondée mathématiquement est pour moi dans la "Théorie physiologique de la musique" de Helmlotz dans la troisième partie  ("l'affinité des sons), consacrée d'abord aux développements des chants traditionnels.

    Il y a une très grosse partie sur le grégorien. Chaque mode grégorien avec son nom "grec" est repris un par un en démontrant mathématiquement quel doit être l'interval réel entre chaque note, et donc la position réelle de A B C D E F G, Bb et F# dans la gamme selon le mode 

    Et là il est très clair que dans ce modèle c'est toujours Sib, et d'ailleurs, par n'importe quel Sib

    Ce livre traite également des modes du moyen orient et des quelques modes d'extreme orient.

    Téléchargez sur

    http://books.google.be/books/download/Th%C3%A9orie_Physiologique_de...

     

    SI bémol dans les intonations du type Statuit
    L'intéressant parallélisme dans la construction mélodique de l'antienne Alleluia Sola tenes (septuagésime, Adieu à l'alleluia) Alleluia Sola tenes / …
  • La réponse la plus sérieuse et la plus fondée mathématiquement est pour moi dans la "Théorie physiologique de la musique" de Helmholtz dans la troisième partie  ("l'affinité des sons), consacrée d'abord aux développements des chants traditionnels.

    Il y a une très grosse partie sur le grégorien. Chaque mode grégorien avec son nom "grec" est repris un par un en démontrant mathématiquement quel doit être l'interval réel entre chaque note, et donc la position réelle de A B C D E F G, Bb et F# dans la gamme selon le mode 

    Et là il est très clair que dans ce modèle c'est toujours Sib, et d'ailleurs, pas n'importe quel Sib

    Ce livre traite également des modes du moyen orient et de quelques modes d'extreme orient.

    Ce livre parait parfois bizarre,  car il fait la synthèse de théories sur le son anciennes et "modernes", mais c'est précisément ce qui fait sa richesse.

    Téléchargez sur

    http://books.google.be/books/download/Th%C3%A9orie_Physiologique_de...

     

  • Il est intéressant d'analyser d'une manière attentive les contextes modaux d'utilisation des formules du type de l'INTR Gaudeamus :

     9126786259?profile=original

    Partant de la formule "propterea revertere", cette dernière culmine au SI bémol, et non au SI bécarre. En guise de preuve, celle-ci nous est fournie par le GRAD Domine praevenisti eum :

    9126786090?profile=original

    La construction mélodique "in benedictionibus" se retrouve employée un ton plus bas à "de lapide", culminant ainsi, par transposition, au SI bémol.

    C'est bien ce qui justifie l'emploi du SI bémol dans l'ANT Alleluia sola tenes, à "propterea revertere".

    Le parallélisme dans la construction impose donc le bémol au sommet mélodique de l'intonation "alleluia sola tenes".

    D'atres arguments peuvent être donnés à l'appui du SI bémol pour la formule de l'INTR Gaudeamus:

    D'abord un argument historique :

    Il s'agit du témoignage explicite d'Hucbald (cité d'après H. Potiron, in Etudes Gregoriennes, tome X, 1969, p. 148) :

    Mais Hucbald (840-930). dans son De harmonica institutione, place un demi-ton entre LA et SI dans l'intonation "Statuit", ce qui suppose SI bémol . Or c'est un au teur très intelligent ; il est le seul à avoir compris quelque chose à la notation et aux tons grecs, qu 'il a connus par Boèce ; il note fidèlement ce qu i était chanté à l'abbaye d ' Elnon, placée sous le vocable de Saint Amand. Il a 60 ans à la fin du IXe siècle; c' est sans doute à cette époque, peut-être même plus tôt, qu'il a écrit son ouvrage . Or ce n'est pas pourtant encore une période de décadence pour le chant liturgique.

    Ensuite un argument interne à la formule:

    L'alleluia Qui timent Dominum est fort éclairant :

    9126786657?profile=original

    Le long mélisme, qui figure, par manière d'improvisation entre le LA et le SI est conclu par deux aller-retours entre SOL-et SI bémol, cette tierce mineure, affirmée deux fois, prépare bien l'articulation syllabique conclusive sur SI bémol !

    Un autre exemple, assez voisin, confirme, s'il le fallait, l'importance du si bémol. Il s'agit du GRAD Sacerdotes ejus :

    9126786667?profile=original

    Le début du neume de "ejus", le torculus LA-SI bémol-LA réalise une redondance de la cadence terminant "sacerDOTES".

    L'exemple suivant est quasi inchantable en SI bécarre. Il s'agit du second verset de l'Alleluia Laetatus sum

    9126786455?profile=original

    Le choix systématique de Dom Gajard dans son Antiphonale Monasticum de 1934, frise souvent à l'incohérence...Parmi les nombreux exemples que l'on peut citer à l'appui de cette affirmation, nous nous contenterons de citer simplement l'antienne Appropinquabat autem dies festus : (AM34 : 397)

    9126786276?profile=original

    La formule "appropinquabat autem dies", en bécarre (contredisant le "mediocriter" en son sommet) se trouve condensée , en bémol (!) à "et quaerebant" !

  • S'il vous plait, pourriez-vous expliciter le raisonnement.

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