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C'est un beau "troisième mode" avec une belle finale conventionnelle. Mais si on va regarder la version grégorienne (Graduale Triplex, p. 208) et qu'on se donne la peine d'observer le ton psalmodique d'Eins, on verra que ici on est aussi en troisième mode, mais avec finale SOL. Regino pour sa part affirme que cet introït commence en troisième et finit en huitième... Connaissant la doctrine des tons moyens, on sait à quoi s'en tenir.
Quoi qu'il en soit, il me semble évident que la version ROM est modalement plus "moderne", car elle donne à cette pièce une finale "régulière".
Ce sera aussi le cas des deux Eduxit qu'on chantera les jours prochains. Celui du samedi (Eduxit Dñs) reçoit à Rome et à Laon une cadence corrigée (sur mi-si), alors qu'Eins. finit bien sur sol (do), mais donne la psalmodie du quatrième mode.
De là deux conclusions : d'abord, la finale n'était pas déterminante pour désigner un mode, mais elle prend de l'importance (cf. Laon) sans doute suite à l'oubli des tons moyens. Deuxièmement : le chant ROM est parfois modernisé au point de vue modal, mais de manière très inconstante.
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Au fait, avec Victricem manum je vois la chose ainsi :
Original : structure SOL (note de base) -- SI (note principale) -- finale SOL
Cette structure est préservée dans GRE qui, dans les meilleures sources, lui donne la psalmodie du deuterus authente (même dans le manuscrit tardif de Verdun). Mais le plus souvent (cf. éditions modernes) cette finale a eu pour conséquence l'attribution au tetrardus plagal (avec psalmodie sur do)
ROM a pour sa part conservé l'attribution modale originale (deuterus authente), tout en changeant la finale (MI). Avec cette finale modernisée, il y en a même qui ont attribué la pièce au deuterus plagal (Graduel de St Pierre), puisque le chant ROM a l'habitude d'accompagner les descentes vers MI d'un melos plagalisant (ici il faudrait peut-être un sib sur «facit dissertas»).
Les autres exemples ne concernent pas ce type modal, c'est évident, mais mon intention était de montrer d'autres pièces simples à la modalité «anormale» selon les critères anachroniques de la modalité classique.
Quant au mesos, je signale quand-même le Typikon de la Grande Eglise qui attribue expressément le Tou deipnou sou au ton moyen. Cela est bien visible dans la version ambrosienne de cette pièce (Coenae tuai) qui est dans le même type modal que notre Victricem manum (SOL -- SI avec finale SOL). Le SOL note de base y attire parfois le SI qui devient bémol
Oliver Gerlach a dit : En ce cas vous avez trompé deux fois: - Vous avez pris le mélos du mesos devteros pour le mélos du mesos tetartos.Selon les théoriciens, un mesos est un plagal situé à la tierce d'un authente. Ici on a un deuterus authente et son
si on voudrait comprendre que les caractÚres plagales sont contraires entre la théorie hagiopolitaine et la conception carolingienne de lâoktoechos.encore faut-il connaître la théorie modale carolingienne...
- Vous pourriez chanter la version GREG comme Réginon (au moins selon votre interprétation)Reg. se contente de dire «Victricem manum tuam, a tertio incipit, sed octavo finitur». A tertio incipit car le melos est celui du deuterus authente, octavo finitur car il finit sur la note SOL. Quant à savoir quelle psalmodie il lui donnait, ça c'est une autre question
mais en conséquence avec une autre psalmodie que dans l'édition du Graduale triplex ou que dans le manuscrit vieux-romain.Le Gr. Tr. donne la psalmodie du tetrardus, ROM la psalmodie du deuterus authente. Cette dernière, à l'époque de la rédaction du manuscrit, avait glissé du SI au DO. Le manuscrit de Einsiedeln, dont les neumes sont recopiés sur le Gr Tr. donne la psalmodie du Deuterus authente sur SI
ça dépend seulement de la provenance du manuscrit et du goût des musiciens.non, ça dépendait des conceptions modales des théoriciens. À relire : U. Bomm : Der Wechsel der Modalitätsbestimmung.
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