Hommage à Lycourgos Angelopoulos
Par Marcel Pérès
France Culture
Dimanche 29 juin 2014 de 08:07 à 8:30
Émission "Orthodoxie" par Alexis Chryssostalis
Le 18 mai dernier décédait Lycourgos Angelopoulos. Fondateur du Chœur Byzantin de Grèce avec lequel il a parcouru le monde entier, pédagogue infatigable qui a formé des centaines de disciples, chercheur et surtout chantre entièrement dévoué à son ministère, il laisse derrière lui une trace lumineuse qui survivra longtemps à son passage sur la terre.
Avec l'ensemble Organum, il a apporté au monde latin une sève musicale et spirituelle qui a révélé et ramené à la vie la filiation mystagogique qui relie le chant liturgique des Églises d'Orient et d'Occident. Pour honorer sa participation décisive à la transmission de la grande tradition du chant ecclésiastique, il fut élevé à la dignité d'Archon Protopsaltis du Patriarcat de Constantinople. Au cours de cette émission qui lui est consacrée, Marcel Pérès évoquera sa mémoire et le parcours de leur collaboration commencée en 1984.
http://www.franceculture.fr/emission-orthodoxie-hommage-a-lycourgos-angelopoulos-2014-06-29
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Comments
Oui, c'est vrai!
Même Georgios Michalakis qui avait refus la "mode" autour de Angelopoulos (il les appelle "Sissy choirs"), avait les enregistrements des troparia grecques chantés par les moines de Solesmes. En même temps, il se sentait encouragé d'enseigner les neumes latins réalisés selon l'école de Iakovos Nafpliotis.
Il y a beaucoup des échanges similaires. Vous êtes probablement aussi intéressé dans le cd, réalisé par Gregorios Stathis (Athènes) et Alberto Turco:
http://www.musicale.gr/mesaionika/antifona/index_en.html
J'ai eu l'occasion d'échanger en 1986 avec Lycourgos à Royaumont à propos des problèmes d'interprétation du chant grégorien. Il m'avait alors dit tout l'estime qu'il portait au style d'interprétation de Solesmes !!!
Cher Marcel
Très intéressant. Je ne suis pas convaincu de votre théorie concernant Alleluia - O kyrioc kebakyleoc eneuprepia (Rome, BAV, vat. lat. 5319, fol. 85v), ça veut dire Ὁ κύριος ἐβασίλευσεν εὐπρέπειαν (Ps 92:1bc) ou «Dominus regnavit» selon la traduction de la Vulgate. D'abord tout il y a une différence entre les acclamations de la cour et le genre solistique de l'alleluia. Le dernier était possible depuis le V siècle (selon Christian Troelsgård). Si vous avez évidence qu'il avait existé cette acclamation, ça était un ré avant Pape Damase I qui l'avait bien sûr éliminée comme l'élément de l'arianisme. Mais duquel ré vous avez parlé?
Alors, il reste encore la réforme de Grégoire I, quand il avait étendu l'usance des alléluias dans la liturgie romaine (selon sa correspondence), ou selon James McKinnon la période plus tarde sous le pontificat des papes grecs.
Je vous laisse l'étude comparative de Andreas Pfister (basée sur les transcriptions de Thodberg "Der byzantinische Alleluiarionzyklus", 1960) qui avait presenté à la conférence byzantinistique il 2008 à Vienne.