Recherche d'un rite non romain

Bonjour,

 

pour étude, je cherche à analyser un rite, mais un rite qui ne soit :

ni celui de la liturgie de saint Pie V,

ni celui du Nouvel Ordo de Paul VI,

ni celui de saint Jean Chrysostome chez les orthodoxes.

 

En revanche cela peut être la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome chez des orientaux catholiques (il y a quelque légère différence), ou toute autre liturgie de la messe que ce soit chez les catholiques ou chrétiens non rattachés à Rome (orthodoxes, coptes, etc...)

 

Ce n'est pas vraiment un livre explicatif que je souhaite (cela m'intéresse aussi), mais ma question porte essentiellement sur le fait de voir le rite de mes propres yeux. Donc soit sur internet (mais alors il faut une video qui soit complète ou quasi-complète), soit à la télé, soit dans le Sud-ouest de la France, auquel cas je ferai le déplacement. Voilà, je laisse la plume aux experts qui peuvent me venir en aide !

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Replies

  • Quelques réponses aux questions de Romuald :

    1. Sur la question de la liturgie byzantine en latin : il n'y a jamais eu (en tout cas officiellement) de divine liturgie byzantine célébrée régulièrement en latin par une communauté (contrairement aux Arméniens de Lviv qui célébraient la liturgie arménienne en latin et avaient des livres officiels pour cela). Il n'y a jamais eu de traduction officielle en latin des livres byzantins (des traductions anciennes existent néanmoins). Personnellement, je trouve la traduction de la divine liturgie de saint Jean Chrysostome faite par Erasme totalement délicieuse (nous l'employons pour Pâques pour certaines litanies à notre paroisse parisienne).

    La latinisation évoquée par les auteurs pour les gréco-catholiques d'Ukraine porte surtout sur des habitudes (j'ai évoqué quelques exemples plus haut, on peut noter aussi par exemple des agenouillements le dimanche plus fréquents (cela est interdit dans la liturgie byzantine) ou encore la messe chaque jour de Carême qui théoriquement n'a que les présanctifiés les mercredi et vendredi et les liturgies le samedi et le dimanche ou encore le fait de célébrer des secondes vêpres le dimanche soir (dans le rit byzantin normal, seules les 1ères vêpres existent, les 2ndes vêpres du dimanche soir sont en fait les 1ères vêpres du lundi) ; autres exemples de latinisations par la dévotion : les saluts du saint sacrement ou le chant de litanies au Sacré Cœur (parfois même la présence de statues sulpiciennes dans les églises).

    Premier clin d'œil : notons qu'on pourrait très bien dire que la latinisation est antique aussi chez les orthodoxes :-) on sait que le rit byzantin a utilisé de façon sporadique - au moins depuis le VIIIème siècle - le canon romain dans le cadre de la divine liturgie (comme alternative aux anaphores de saint Jean Chrysostome, de saint Basile ou de saint Jacques). Cette IVème anaphore byzantine était dite "de saint Pierre". Seule quelques petites communautés de Vieux-Croyants des bords de la Mer Noire l'utiliseraient encore (plus quelques petites communautés néo-orthodoxes récentes d'Europe occidentale par démarche intellectuelle).

    Second clin d'œil : notons aussi que du côté occidental, la messe romaine fut célébrée en slavon et non en latin depuis l'époque de saint Méthode et jusqu'à une époque récente dans de nombreuses églises catholiques de Croatie ou de Bohème... J'ai le rituel romain en slavon du XVIIème siècle : c'est exactement le rituel romain mais en slavon.

    Troisième clin d'œil : les Russes (même orthodoxes) vénèrent la latinité tout de même, car avec le grec, c'est la langue la plus souvent usitée pour l'office de Pâques dans le Patriarcat orthodoxe de Moscou ;) (l'usage veut en effet que le jour de Pâques, on chante l'évangile des matines, le tropaire pascal et les litanies dans un grand nombre de langues dans beaucoup d'églises du ressort de la IIIème Rome).

    2. Pour la question du slavon : on parlera plus précisément dans notre affaire du slavon liturgique. Il y a des variantes mineures entre la sphère russe et la sphère balkanique mais substantiellement c'est la même langue qui est employée partout. Ce sont surtout des habitudes de prononciation qui différent d'une zone linguistique à l'autre (même débat en Occident avec le latin prononcé à la française, à l'italienne, à l'allemande, etc...). Quelqu'un qui est bien habitué au slavon d'église comprend sans difficultés quel que soit l'endroit. Un russe (ou un ukrainien) qui de nos jours aurait l'habitude d'aller à l'église comprend environ 80% du slavon d'église sans beaucoup d'effort, la base lexicale est quand même largement la même (l'écart est beaucoup plus grand entre le latin & le français, à titre de comparaison).

    3. Les communautés orientales réfugiées en Occident, quelles qu'elles soient, sont confrontées dès la deuxième génération à la perte de la pratique de la langue originelle. On trouve ainsi des communautés ukrainiennes catholiques au Canada qui célèbrent en anglais sans (presque plus) d'ukrainien (et encore moins de slavon).

    4. Sur la question des livres liturgiques : ceux-ci existent mais sont en plus grand nombre que les livres romains. Les voici (en tout cas les principaux - je donne les noms slavons, non grecs) :

    * le psautier

    * le tchasoslov : le livre des heures (donne la structure des offices de vêpres, complies, matines, petites heures, mais sans le propre du jour)

    * le sloujebnik : on pourrait traduire par missel ou plutôt par sacramentaire (il donne les liturgies de saint Jean Chrysostome, de saint Basile le Grand, de saint Grégoire le Grand (=Présanctifiés de Carême), mais aussi les prières de la proscomidie (préparation des oblats avant la messe), l'action de grâce après la divine liturgie et les prières sacerdotales aux vêpres et matines. Contrairement au missel romain, il n'y a pas de changement des prières du prêtre et du diacre le long de l'année liturgique (les oraisons sont toujours les mêmes).

    * Le trebnik : qui correspond à notre rituel : baptême & confirmation, mariage, onction des malades, office des funérailles, bénédiction des maisons & des icônes.

    * le chinovnik : qui correspond à notre pontifical : rituel des ordinations, de la dédicace, de la consécration des antimensia, du saint Chrème, du lavement des pieds, mais aussi les divines liturgies pontificales.

    * 3 lectionnaires : épistolier, évangéliaire, parémies (= les lectures de l'office divin des jours de fêtes)

    * l'octoèque : il s'agit des pièces propres à tous les offices et liturgies selon les huit tons. On commence par le 1er ton le dimanche qui suit Pâques, et on continue ainsi (une semaine par ton, arrivée à la huitième semaine, on redémarre le 1er ton).

    * le triode : contient toutes les pièces propres depuis les dimanches d'avant Carême jusqu'à Pâques.

    * le triode fleuri : idem mais de Pâques à la Pentecôte.

    * 12 ménées (un par mois de l'année) : chacun contient les offices propres des saints de chaque jour.

    * le typicon : l'ordo liturgique qui fixe les rubriques à suivre selon les jours.

    Il y a eu des éditions catholiques officielles de ces ouvrages. Pour les Ruthènes catholiques, on trouvera toutes les références des dernières années d'éditions catholiques (et quelques autres références ukrainiennes et melkites) ainsi que les textes eux-même en ligne en suivant les liens sur ce site : http://www.metropolitancantorinstitute.org/liturgy/LiturgicalBooks....

    L'église catholique russe de rit byzantin suit les livres et l'ordo du patriarcat orthodoxe de Moscou (y compris pour les saints canonisés après le schisme) :-)

    Enfin, pour finir sur dom Botte : bof bof tout de même, la plupart de ses études sont de nos jours très suspectes, en particulier la prétendue restauration de la Tradition Apostolique d'Hippolyte de Rome (mais c'est un autre débat).

    Liturgical books of the Byzantine Rite
  • Merci pour votre réponse,

    ad 1. j'ai souvenir également de théologiens orthodoxes russes ayant écrit en latin, cela m'avait surpris.

    ad 3 et 4 : Puisque les communautés orientales à l'étranger adoptent les langues vernaculaires très rapidement, alors il devrait exister des livres liturgiques officiels au moins dans les principales langues : (i.e. anglais, espagnol, allemand, français) ; ce qui hors-mis l'allemand ne manquerait pas de me faciliter la tâche. A défaut d'exister, ce pourrait être quelque chose de redoutable, car un traducteur peut vite dérailler et si ça porte sur la forme d'un sacrement comme celui de l'Ordre, ça peut aller très loin.

    Autre point qu'il me faut aborder : depuis Vatican II dans quelle mesure les rites orientaux ont-ils été changés ? Il me serait fort utile d'avoir à ce sujet un rituel officiel en langue abordable d'avant les années soixante et un autre d'après. J'ai déjà l'Archieratikon (apparemment officiel) de 1972 (édition 1973). Certes il est en Slavon, mais je peux tout de même comparer la différence de longueur, c'est toujours ça. (Sans ignorer qu'un mot changé peut-être plus important qu'un long texte enlevé).

    Lorsque vous dites :

    L'église catholique russe de rit byzantin suit les livres et l'ordo du patriarcat orthodoxe de Moscou (y compris pour les saints canonisés après le schisme) :-)

    ça me laisse assez sceptique. Je vois mal un Grégoire Palamas honoré par les catholiques ! (Il n'y a qu'à lire ce qu'en dit le DTC à l'article "Palamas", pour comprendre qu'au moins à l'épôque du DTC ç'aurait été un véritable scandale, pour ne pas dire une apostasie.)

    Enfin pour finir également par dom Botte, lorsque j'ai dit que c'était un spécialiste, j'entendais "spécialiste" en ce sens qu'il s'est spécialisé, non pas en ce sens que ses études sont sérieuses. En effet moi aussi j'ai assez peu de considérations pour dom Botte, (sans avoir analysé la question en détail), et c'est du reste pour cela que je veux revenir aux sources. Dom Botte n'est malheureusement pas le seul spécialiste qui ait commis des bêtises.

    Au plaisir de vous lire.

  • au fait sur la vidéo de dédicace à 1H14 (voir avant ?) on dirait qu'il y a une ordination, reste à savoir à quel ordre. (Si je ne m'abuse, ils n'ont que 4 ordres des 7 : Lecteur, Sous-Diacre, Diacre et Prêtre).

    Apparemment pas d'onction avec l'huile, imposition de la main, et (porrection ?) d'un habit liturgique ainsi que du missel.

  • @ Henri Adam de Villiers (ad 4 du premier message)

    J'ai regardé dans l'Annuario Pontificio 2013 à Lviv :

    Apparemment ils distinguent deux rits léopoldiens le leopolitan(us) Latinorum à Winniczenka 32, 79008 Lviv

    et le Leopolitan(us) Armenorum où tout semble vacant.

  • 9126786687?profile=original

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