L’antiphonaire publié à partir de 2005 sous l’égide de l’abbé primat des Bénédictins, présente une double anomalie dans la restitution des antiennes ci-jointes. Cette question relève d’abord du groupe de « Restitutions mélodiques », mais il convient aussi ensuite au groupe de « Modalité grégorienne ».
Le premier SI semble devoir être traité de la même façon dans les 5 cas (avec bémol), mais celui qui suit pose un problème que je propose aux spécialistes.
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Un rapide commentaire de ce tableau:
L'unanimité autour du bémol est plus forte ici. En effet, les copistes se situent d'emblée en contexte de troisième mode, à l'instar de l'antienne de la circoncision: Quando natus est.
En voici quelques preuves:
1) Elargissement du pes de "induCErent" à la tierce mineure dans:
Utrecht 406 (NL_Uu_Ms_0406), Metz 461 (F_ME_Ms_0461) et Valenciennes 114 (F_VAL_Ms_0114_(107)), l'antiphonaire de Sarum (GB_Cu_Mm_II_9), Vercelli 170 (I_VCD_Cod_0170) et Verdun 128 (F_VN_Ms_0128)
2) Un grattage du si bémol initial dans Saint Maur des Fossés (F_Pn_Ms_Lat_12044)
3) La réaction, que nous qualifierons de symptomatique du contexte "ressenti" de troisième mode dans Vercelli 170:à "parenTES", qualifie d'un ton la clivis!
Nous ne sommes donc pas dans le même contexte que l'antienne Apertis thesauris suis, dont la tradition mélodique, à "obtulerunt", nous paraît être double.
Nous allons regarder de plus près la tradition Dyonisienne et formuler une hypothèse concernant la nature du SI de "OBtulerunt", que nous croyons devoir être chanté bécarre...
Les manuscrits les plus intéressants pour notre étude sont ceux qui qualifient la nature des SI.
Nous qualifierons par A le sommet mélodique de "OBtulerunt" et par B le SI, deuxième note de la clivis de "MAgi".
Les témoins issus de la tradition germanique sont montés à Do en A. Notons cependant la présence du SI dans Karlsruhe Perg 60, qui, au regard des habitudes de ce manuscrit, devait être chanté bémol. La justification de cette affirmation pourra faire l'objet d'une discussion ultérieure.
Notons aussi l'absence de qualification des SI en A et en B dans les témoins Saint Denis, Saint Maur des Fossés et dans la tradition insulaire. Une recherche plus approfondie de témoins de cette tradition reste donc à faire pour espérer obtenir un complément d'information.
Deux autres témoins méritent une analyse particulière:
Valenciennes 114 et Metz 83, en A, ont gratté le DO au profit du SI, Metz précisant le bémol en A et le bécarre en B.
Les témoins restants notent de même le bémol en A et souvent le bécarre en B.
Nous pensons devoir accorder un crédit tout particulier aux bémols A signalés par des témoins de traditions qui ont été signalées comme étant des références sur le point de vue de la modalité...
Interrogeons maintenant la tradition au sujet de l'antienne Cum inducerent puerum Jesum.
Voici, pour commencer, un tableau concernant la première antienne: Apertis thesauris suis.
Si j’ai bien lu :
Dans la 1e antienne, « Apertis », Metz BM 83 commence par SI bémol, et place un bécarre devant le deuxième SI.
Au cas où cette version est bonne, sur la 4e antienne « Cum induceret », on mettrait volontiers un bécarre sur le SI placé sur la première syllabe du mot « SImeon ».
Il conviendrait alors de traiter de la même façon les passages semblables qu’on peut trouver dans d’autres antiennes du répertoire. On aurait là, au plan modal, une formule à systématiser.
Qu’en pensez-vous ?
En ce qui concerne la deuxième antienne, le bémol doit être signalé à "MAgnum". (Voir par exemple Troyes 571 et Metz 461, mais pas Metz 83 qui pose sur DO le sommet du torculus, mais dans des cas semblables on observe parfois des grattages de do au profit du bémol).