La bibliothèque Beinecke de l'université de Yale (New Haven, Connecticut, EU) possède un certain nombre de collections de fragments dont un certain nombre sont notés.
En préparent la liste des manuscrits en ligne j'ai trouvé récemment un fragment qui visiblement a été préparé pour recevoir une notation polyphonique.
New Haven, Yale University Beinecke Rare Book and Manuscript Library
Beinecke MS 712.59
Recto :
Regnum Dei vim patitur...
(Concordances D-W Cod. Guelf. 628 Helmst. no. 228; I-Fl MS Pluteus 29.1 No. 780)
Omni pene curie...
(Concordance : I-Fl MS Pluteus 29.1 no. 781 f. 353)
Verso
Ex creata non creatus nasci nobis...
(Concordances D-W Cod. Guelf. 628 Helmst. no. 226; I-Fl MS Pluteus 29.1 No. 778)
Ut non ponam os in caelum...
(Concordances D-W Cod. Guelf. 628 Helmst. no. 208; I-Fl MS Pluteus 29.1 No. 772)
Replies
Cher Dominique,
J'avais bien deviné la nuance apportée. Vous avez raison d'être prudent. Notez ma réserve : "si ce fragment devait être parisien...". Il n'a pas nécessairement été copié à Paris et s'il a été copié ailleurs "à la mode, à la mode (de Paris)", la datation est probablement un peu plus tardive. Il faudrait avoir l'avis de Patricia Stirnemann (IRHT Paris, section d'iconographie) en ne lui montrant que l'image brute, sans autre information sur la cote et le contenu afin de ne pas"polluer" son estimation. Par ailleurs, concernant les textes transmis, il faudrait mieux en identifier l'origine et, pour cela, voir si on les trouve dans des recueils copiés à Paris que les Analecta hymnica auraient peut-être ignoré. Les deux manuscrits cités ne suffisent pas. Il faut noter que les Analecta ont dépouillé les principaux recueils de conduits parisiens du 13e et ne les y ont pas relevés.
Cher Martin,
Merci pour vos remarques.
Je ne parlais pas de conduits de l'Ecole-Notre Dame dans le sens de l'origine, mais dans le sens du style musical de ces pièces que devrais plus exactement définir comme Ars antiqua.
Je ne pense pas non plus que ce fragment soit parisien, et je n'ai pas non plus repris la date qui est donnée dans le notice du site de Yale, car en en effet ces lettres filigranées nous aide beaucoup ; je suis d'accord avec votre datation 1230/1240.
Cette datation fait de ce fragment une source très importante car plus ancienne que les manuscrits Wolfenbüttel Guelf. 628 Helmst et le Firenze Plut. 29.1
Aussi ce fragment nous donne une source textuelle complète pour ces conduits.
Si ce fragment devait avoir été copié à Paris, on devrait le dater des années 1230/1240, et non 1280 (impossible de trouver ce type d'initiales filigranées, et cette écriture à Paris à la fin du XIIIe siècle). J'irais quand même chercher plus au Nord.
Notons aussi que les trois textes du fragment ne semblent pas figurer dans les manuscrits parisiens (conservés à Paris) collationnés pour l'édition des Analecta hymnica (voir tomes XX et XXI).