• Dec 13, 2018 from 10:00 to 17:00
  • Location: Campus de Villejuif, salle de réunion du LEM, bâtiment C
  • Latest Activity: Jun 22, 2021

Dom Jeannin, bénédictin de La Madeleine de Marseille, dans la continuité de Dom J. Parisot, fut remarqué par ses travaux sur les traditions liturgiques et musicales syriennes menées avec deux confrères, Dom Puyade et Chibas-Lassalle, dans le contexte de l’intérêt pour les églises orientales promu par Léon XIII. Ce projet vise à étudier d’une part le milieu concerné par ces études musicologiques et liturgiques et les réseaux mis en oeuvre grâce à un inventaire des sources (correspondances, documents d’enquête, manuscrits utilisés) conservées dans des fonds privés en France (Solesmes, Ligugé, Belloc, Ganagobie) et au Liban. D’autre part, l’étude de la transmission orale, sonore et écrite du corpus musical. Ce projet a pour objet l’analyse de l’œuvre de bénédictins orientalistes de la fin du xixe et des premières années du xxe , Jeannin en particulier, consacrée à la connaissance et la sauvegarde  du chant syriaque. Projet pluridisciplinaire, il réunit et concerne historiens contemporanéistes, spécialistes du monachisme bénédictin, musicologues, musiciens spécialisés dans l’interprétation des chants de la tradition orientale mais aussi grégorienne. Si les travaux de Dom Jeannin sur les mélodies syriennes sont connus, dans les communautés chrétiennes du Levant, le contexte historique de cet oeuvre est resté dans l’ombre de la restauration du grégorien après la seconde guerre . Or un ensemble d’archives conservées dans les Abbayes de Ligugé, Ganagobie, Belloc et Solesmes, viennent enrichir d’un formidable apport, les contours d’un mouvement intellectuel, spirituel et artistique autour de plusieurs figures, non seulement Jeannin mais encore ses confrères Puyade, Chibbas-Lassalle et Parisot, correspondant de grandes figures comme Gastoué, Aubry, Paranikas ou Raouf Yekta. Si l’on ne peut encore parler d’une véritable école de musicologues, ces intellectuels religieux s’inscrivent effectivement dans un mouvement en faveur des « chrétiens d’Orient » lancé par Léon XIII, qui par la Constitution de 1894, marqua un coup d’arrêt à la latinisation forcée des églises, invitant les chercheurs, européens à prendre en très haute considération le patrimoine du Levant. Des missions d’étude de ces moines de rite latin et romain sur le terrain, en « Turquie d’Asie » (Constantinople, Smyrne), puis à Charfé, Mossoul, Damas et Jérusalem. Les études et transcriptions des répertoires syriaques, chaldéen, avec des incursions dans les traditions synagogales, sans oublier le chant byzantin grec, ont eu d’importantes retombées sur les conceptions de la restauration de leurs propres traditions latines, notamment le chant grégorien. Après une présentation historique, nous tenterons de dégager les grandes lignes d’une musicologie dont les méthodes permettent de considérer ce mouvement comme avant-gardiste (composante ethnomusicologique, théorie du langage, modalité et flexibilité de l’intonation, rythme et métrique, etc.). L’admiration que ce mouvement peut susciter aujourd’hui augure de prometteuses recherches et applications pour les restitutions musicales de patrimoines, où Orient et Occident n’opèrent pas une distinction pertinente.

9126709663?profile=original

PROGRAMME

10h - Introduction historique et objectifs du programme de recherche (2018)

10h30 - Daniel-Odon Hurel : Autour de la prosopographie des moines 

Jean-François Goudesenne : Redécouverte d’un mouvement et historique d’une musicologie innovante  

Voir détail dans le PDF joint

table-ronde_chant_syriaque%20%283%29.pdf

E-mail me when people leave their comments –

You need to be a member of Musicologie Médiévale to add comments!

Join Musicologie Médiévale