Quand les cultures Antiques parlent aux turbulences de notre monde… Plusieurs expositions sur l’Antiquité marquent une grande première cette année 2017, non seulement au Musée Champollion de Figeac (Le chant des signes), mais aussi au Louvre-Lens (échos d’Antiquité, sept-17-janv. 18), et encore au Musée Saint-Raymond de Toulouse. Elles répondent à un engouement sans précédent pour les musiques millénaires, tant des spécialistes que du grand public. Dans ce contexte de naufrage de ce début de XXIe siècle, les cultures de l’Antiquité gréco-romaine et ses fragiles vestiges musicaux, nous interrogent plus que jamais en profondeur sur la transmission des héritages culturels des plus anciennes civilisations. Comment nos pratiques musicales et culturelles s’enracineraient-elles donc dans ces Antiquités mésopotamienne, égyptienne et surtout gréco-romaine ? Comment a-t-elle pu se prolonger au travers des musiques populaires et savantes du Moyen Âge européen, se reconstruire à la Renaissance pour fonder les bases d’une culture humaniste ? Comment chanter aujourd’hui Pindare, Sappho ou l’épitaphe de Seikilos ? À partir de quelques oeuvres de genres et d’époques diverses, provenant principalement du monde hellénistique classique et de l’antiquité tardive (IIe s. de notre ère), interprètes chanteurs et auditeurs, encadrés par quelques spécialistes issus de différents courants esthétiques et historiographiques (musicologues, philologues, interprètes), seront invités à aborder la question de l’interprétation de telles musiques, aussi déconcertantes que des oeuvres contemporaines les plus hermétiques ! Bien pire situation encore que les musiques médiévales du premier millénaire, car il n’existe pas encore de manuel pratique, si ce n’est que l’ouvrage de Martin West, Ancient Greek Music, Clarendon, Oxford, 1992 puis en 2001 la réédition des fragments.1 Malgré les mémorables interprétations de Paniagua (Atrium musicae de Madrid, 1979), d’Annie Bélis et son ensemble Kérylos (1992 et cette année), les artistes grecs Halaris (2013) et Tabouris, bien des paramètres nous échappent (intonations et échelles micro-modales, métrique et rythmique, ornementation, instrumentation, distribution, etc.) en plus de la finalité même de ces oeuvres dont la pertinence pour les publics contemporains, invite bien souvent davantage à la re-création qu’à la reconstitution « archéologique »… OEuvres abordées - SAPPHO, 2e ode du 1er livre (Φαινεται μοι Κήνος) - (transcr. DJH d’après ms. Xe s.) - PINDARE, 1re Ode pythique « Chrysea phormix » (d’après Kircher, Musurgia Universalis, 1650) - 1re Hymne Delphique à Athénaios et Péan à Limenios - MÉSOMÈDE DE CRÈTE, Hymnes (à la Muse, à Nemesis, au Soleil) - Épitaphe de Seikilos - Hymne à la Sainte-Trinité (Papyrus Oxy. 1786) Littérature antique cantillée au Moyen Âge - VIRGILE, l’Énéide Livre I, 1-6 - Boèce, « Eheu quae miseros tramite devios », Consolation de la Philosophie, Livre III, carmen 8 PROGRAMME Figeac, Musée Champollion, vendredi 27 octobre 16h30 Visite guidée de l’exposition «le chant des signes » avec Jean-François Goudesenne 18h30 Conférence inaugurale de Marcel Pérès Moissac, samedi 28 octobre 15h-18h Table-ronde-session I 20h30 Atelier découverte (tout public) sur l’interprétation des musiques antiques Moissac, Dimanche 29 octobre 1 PÖHLMANN Egert & WEST Martin L., Documents of Ancient Greek Music, Clarendon Press, Oxford, 2001, 222 p. 9h-12h Table-ronde-session II 15h30 : Concert : Musique grecque antique, chant byzantin, chant corse Ensemble Organum, choeur du CIRMA - abbatiale
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Quand les cultures Antiques parlent aux turbulences de notre monde…
Plusieurs expositions sur l’Antiquité marquent une grande première cette année 2017, non seulement au Musée Champollion de Figeac (Le chant des signes), mais aussi au Louvre-Lens (échos d’Antiquité, sept-17-janv. 18), et encore au Musée Saint-Raymond de Toulouse. Elles répondent à un engouement sans précédent pour les musiques millénaires, tant des spécialistes que du grand public.
Dans ce contexte de naufrage de ce début de XXIe siècle, les cultures de l’Antiquité gréco-romaine et ses fragiles vestiges musicaux, nous interrogent plus que jamais en profondeur sur la transmission des héritages culturels des plus anciennes civilisations. Comment nos pratiques musicales et culturelles s’enracineraient-elles donc dans ces Antiquités mésopotamienne, égyptienne et surtout gréco-romaine ? Comment a-t-elle pu se prolonger au travers des musiques populaires et savantes du Moyen Âge européen, se reconstruire à la Renaissance pour fonder les bases d’une culture humaniste ?
Comment chanter aujourd’hui Pindare, Sappho ou l’épitaphe de Seikilos ?
À partir de quelques oeuvres de genres et d’époques diverses, provenant principalement du monde hellénistique classique et de l’antiquité tardive (IIe s. de notre ère), interprètes chanteurs et auditeurs, encadrés par quelques spécialistes issus de différents courants esthétiques et
historiographiques (musicologues, philologues, interprètes), seront invités à aborder la question
de l’interprétation de telles musiques, aussi déconcertantes que des oeuvres contemporaines les
plus hermétiques ! Bien pire situation encore que les musiques médiévales du premier
millénaire, car il n’existe pas encore de manuel pratique, si ce n’est que l’ouvrage de Martin
West, Ancient Greek Music, Clarendon, Oxford, 1992 puis en 2001 la réédition des fragments.1
Malgré les mémorables interprétations de Paniagua (Atrium musicae de Madrid, 1979), d’Annie
Bélis et son ensemble Kérylos (1992 et cette année), les artistes grecs Halaris (2013) et
Tabouris, bien des paramètres nous échappent (intonations et échelles micro-modales, métrique
et rythmique, ornementation, instrumentation, distribution, etc.) en plus de la finalité même de
ces oeuvres dont la pertinence pour les publics contemporains, invite bien souvent davantage à
la re-création qu’à la reconstitution « archéologique »…
OEuvres abordées
- SAPPHO, 2e ode du 1er livre (Φαινεται μοι Κήνος) - (transcr. DJH d’après ms. Xe s.)
- PINDARE, 1re Ode pythique « Chrysea phormix » (d’après Kircher, Musurgia Universalis,
1650)
- 1re Hymne Delphique à Athénaios et Péan à Limenios
- MÉSOMÈDE DE CRÈTE, Hymnes (à la Muse, à Nemesis, au Soleil)
- Épitaphe de Seikilos
- Hymne à la Sainte-Trinité (Papyrus Oxy. 1786)
Littérature antique cantillée au Moyen Âge
- VIRGILE, l’Énéide Livre I, 1-6
- Boèce, « Eheu quae miseros tramite devios », Consolation de la Philosophie, Livre III,
carmen 8
PROGRAMME
Figeac, Musée Champollion, vendredi 27 octobre
16h30 Visite guidée de l’exposition «le chant des signes » avec Jean-François Goudesenne
18h30 Conférence inaugurale de Marcel Pérès
Moissac, samedi 28 octobre
15h-18h Table-ronde-session I
20h30 Atelier découverte (tout public) sur l’interprétation des musiques antiques
Moissac, Dimanche 29 octobre
1 PÖHLMANN Egert & WEST Martin L., Documents of Ancient Greek Music, Clarendon Press, Oxford, 2001, 222
p.
9h-12h Table-ronde-session II
15h30 : Concert : Musique grecque antique, chant byzantin, chant corse
Ensemble Organum, choeur du CIRMA - abbatiale