L'alleluia Fulgebunt justi

Tableau synoptique:

Commentaire:

Nous portons tout d'abord notre attention sur deux endroits particuliers:

1) L'enchaînement de "IN arundineto": la grande majorité des mss indique positivement la quinte de la note précédente. Les mss qui gardent l'unisson ne le chantent probablement pas. Chez les aquitains, qui semblent divisés, F_Pn_Ms_Lat_00780 (NAR) donne la clé: un "unisson" précédé d'un guidon à la quinte! Chez les bénéventains sur lignes, l'unisson apparent est contredit par les témoins "in campo aperto". Les mss en notation messine, généralement soigneux dans le traitement des hexacordes, indiquent la quinte.

Observons aussi le cas du ms Angers 91,( F_AN_Ms_0091_(83) [FLE 1]), contemporain de Chartres 47 (F_CHRm_Ms_0047 [CHA 1]), avec une lettre significative, levate, surmontant la virga!

Chez les sangalliens, assez peu présents dans la tradition de cet alleluia, les virgas et  le pes quadratus de D_W_Cod_Guelf_Helmst_1008 semblent bien témoigner en faveur de la quinte.

2) L'enchaînement de "DIScurrent":

Ici aussi, un fort consensus, mais cette fois en faveur de l'unisson. Signalons encore Angers 91, avec le signe de l'equaliter!

Chez les aquitains, encore des divergences analogues, mais cette fois, l'unisson de Paris 780 n'est pas contredit par un guidon. Tandis que chez les bénéventains, l'unisson des témoins sur lignes semble bien confirmé par ceux in campo aperto, que ce soit à "DIScurrent" ou, plus loin, à "IN aeternum".

Conclusion.

Comment comprendre alors les divergences?

A notre avis, il est apparu inhabituel à quelques chanteurs de devoir reprendre l'alleluia à la quinte supérieure de l'alleluia de départ.

Par contre, je ne pense pas que la présence du SI bémol, dans de rares témoins, comme F_VN_Ms_0098 ou F_BEA_Ms_0032 (peut-être par assimilation de la formule de "et noli tarDARE", dans ALL Veni Domine), soit suffisant pour expliquer les sauts de quinte à "IN arundineto".

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Replies

  • A fine piece of work Dominique, thank you very much.

    I make some observations

    To 1)

    The pes quadratus in Helmstedt is indeed significant. A very good witness for the fifth-leap.

    Especially because this pes is testified no where else.

    (FLE 1? I have no experience in consulting this ms.)

     

    But E121, B7, Cha 1 don't have these indications. And those mss are the oldest.

    LAN doesn't help here. The questionned passage is on the beginning of a new line. 

    So I'm not totally convinced about this fifth.

     

    2) Perfectly clear. The different places where the manuscripts 'go down' give a clear indication that these are individual solutions for a common problem.
    Look at Graz 807! Puzzled and doesn't know what to do, but then her 'younger sister' 588: She lost the way completely!

     

    So, to my view we have two possibilities:

    a: the melody has no fifth-leap at all and ends on d.

    b: the fifth-leap is original, the melody stays upthere and ends on a.

     

    What could be the reason for the fifth?

    You singled out 'forbidden tones'. I agree.

    Emphasis on the text? I doubt that in this case

     

    Could this fifth be a consequence of the introduction of trope-singing?

    Would this tessitura suit the singer better?

     

    For my hypothesis of a chant starting on low G, we see no evidence on this tableau

     

    I'm anxious to hear other observations

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