[Nocturnale Romanum] Répons Duo Seraphim

Bien qu'il ne fasse pas partie du vieux-fonds, le répons Duo Seraphim est l'une des pièces les plus importantes de l'office romain antérieur à la réforme de 1960, puisqu'il est employé chaque dimanche per annum, en plus de sa fête d'origine, la Sainte-Trinité.

Les ressources en ligne manquent quelque peu, nous avons d'abord une première apparition dans la tradition franciscaine avec plusieurs antiphonaires franciscains, où ce répons est déjà le dernier de tous les dimanches Per Annum :

I-Ac 693, première moitié du 13e, non disponible en ligne, mais la mélodie a été relevée dans https://cantus.uwaterloo.ca/chant/170742

D-Ma 12o Cmm 1, et US-Cn 24, et I-Rvat lat. 8737, I-Nn vi.E.20, tous milieu du 13e, non disponibles en ligne ;

CH-Fco 2, fin 13e début 14e : https://www.e-codices.unifr.ch/en/fcc/0002/49r

H-Bu lat. 118, début 14e, non disponible en ligne.

I-AC 693, CH-Fco 2 et H-BU 118 ont l'air assez proches, au vu de la mélodie relevée pour l'un, du facsimilé pour le second, et du fait que le troisième a servi de base à la version de Sandhofe, cohérente des deux autres.

Ensuite, on a une deuxième apparition dans la tradition bénédictine, à la fin du 15e siècle, avec D-Mbs Clm 4303, D-Mbs Clm 4305 et D-Mbs Clm 4306 que je n'ai pas réussi à trouver sur le site de l'Uni. Regensburg même s'ils sont censés être disponibles en ligne.

 

Côté restitutions, outre celle de Sandhofe basée sur H-BU 118, on en a une de Solesmes : https://gregobase.selapa.net/chant.php?id=3980 dont j'ignore les sources et l'historique, mais qui diffère légèrement de Sandhofe et des sources franciscaines (surtout "plena est omnis terra gloria ejus") done je soupçonne qu'elle ait été établies sur des sources bénédictines. Il est étonnant qu'elle ne figure pas dans la dernière réédition du Liber Hymnarius, qui a quelques répons.

 

Côté tradition orale récente enfin, car il ne faut modifier qu'avec la plus grande prudence des mélodies déjà bien ancrées dans la mémoire collective, je ne mesure pas vraiment la popularité de cette pièce. Dominique Crochu m'a raconté l'avoir chantée à Fontgombault. Solesmes a inclus sa restitution dans plusieurs recueils de chants divers, où elle figure en bonne place dans les chants à la Sainte Trinité. Côté Sandhofe, il doit y avoir une dizaine de personnes qui chantent régulièrement sur son livre.

 

Voici mes questions :
(1) est-ce quelqu'un a accès à H-Bu lat. 118 et les trois autres tomes de cet antiphonaires, numérotés 119, 120 et 121 ?
(2) est-ce qu'il est plus prudent, au vu de la tradition orale récente, de suivre la tradition franciscaine plus ancienne, restituée plus ou moins bien dans Sandhofe, ou bien la restitution de Solesmes ?

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Replies

  •  En effet, ce répons est bien sourcé chez les franciscains, dont la tradition mélodique semble bien être originaire de l'abbaye Subiaco, où Saint François a passé plusieurs mois. Les ms D-Mbs Clm 4303, D-Mbs Clm 4305 et D-Mbs Clm 4306 appartiennent à la tradition de Melk, elle-même importée de Subiaco, mais un siècle plus tard.

    Je pense qu'il est sage de conserver la tradition de Solesmes. Une « restitution » pour ce genre de pièce, composée tardivement, n'a pas vraiment de sens.

    La problématique est la même pour le répons Te Sanctum Dominum.

    • Bien noté, merci, je corrige le Duo Seraphim en ce sens, cf. https://nocturnale.marteo.fr/proposal/E2N3R2/marteo/

      (Notons que le Te Sanctum n'est plus au cursus romain - c'était le 9e répons de la Saint-Michel avant que les matines romaines passent à 8 répons. Il est toujours au monastique.)

       

      Nocturnale Romanum project
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