Le tableau ci-dessous illustre le choix bénéventain en regard des franciscains (et de la tradition manuscrite en général) pour le répons Disciplinam et sapientiam:

Les bénéventains, dont l'archaïsme des mélodies a été signalé depuis longtemps, ont remplacé l'intonation du 8ème mode par une formulation du 2ème mode transposée en SOL, ce qui prouve que dans cette région, les deux formules, en 8ème mode ou en 2ème mode (transposé) sont construites sur la même corde architecturale, c'est-à-dire le SI bémol et non SI bécarre!

Ceci est d'autant plus remarquable que ces mêmes bénéventains ont opté pour un verset du 8ème mode!

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  • Dans ce contexte comparatif, il est intéressant d'observer en parallèle les versions des manuscrits 12044 et 17296 de la BNF (F-Pn), respectivement de St Maur des Fossés et de Saint Denis.

    L'architecture modale 2ème/8ème, dont la proximité est clairement visible chez les bénéventains, et par extension, en Italie, devient plus lâche ici. Un premier tableau comparatif donne les résultats suivants:

    9126744664?profile=original

    En 2ème mode, le SI bémol (= FA) joue un rôle attractif qui, à "eMITte", élargit l'intervalle entre les deux dernières notes du scandicus.

    En 8ème mode, à "oriEtur", l'attraction est inexistante, ce qui laisse supposer l'absence de bémol au-dessus du LA, et par conséquent une mutation du bémol vers le bécarre...On remarque d'ailleurs , à "jaCOB", un sommet sur DO!

    Cependant, en 8ème mode, quand la formule plus développée est choisie, le SI bémol réapparaît:

    9126744291?profile=original

    cependant St Denis retouche légèrement la mélodie sur la tierce SOL-SI, à "factum EST" et "in gremiO", peut-être pour mieux asseoir la tierce mineure ....

    Pour terminer, ajoutons que nos deux témoins montrent clairement, en bien des endroits, des signes d'évolution du bémol vers le bécarre, que nous croyons pouvoir attribuer, là aussi, au phénomène d'attraction du DO.

    Nous proposons quelques exemples:

    9126744867?profile=original

    Dans St Maur, à "lanceiis SUIS", le bécarre est immédiatement suivi du bémol. Au second exemple (R Deus Israel), les deux extraits s'inscrivent dans une construction identique. Le passage au bécarre s'effectue à "SUis".

    Dans St Denis, les deux exemples illustrent une tendance analogue!

  • Avant de tenter une analyse de la nature du SI dans nombre de formules du 8ème mode en Italie Centrale, il nous a paru intéressant de mettre en regard plusieurs versions de l'incipit du répons Vidi sub altare, afin de mieux comprendre l'architecture modale utilisée:

    9126741467?profile=original

    Le sommet de la formule ornant "Animas" est un SI bémol, universellement attesté par la tradition. Celui-ci induit nécessairement le bémol dans la formule qui précède, à " De-I", à la fois dans sa version "de base" (Bénévent, Prague, Munich 4303 et 5801 b) et "développée" (Assise 694 et Munich 17003).

    Pour information, signalons la présence effective du bémol dans les intonations de type "développé" quand ceux-ci se présentent dans ces mss :

    9126741493?profile=original

    Il est intéressant de noter le choix du ms Munich 5801 b, qui, plus récent que Munich 17003, opte pour le SI bécarre!

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