Les syllabes hypermétriques dans les hymnes

Un décret de la Sacrée Congrégation des Rites autorise la suppression des syllabes "hypermétriques" pour "sauvegarder le rythme musical" pour le chant des hymnes... Qu'en penser? Etait-ce une pratique médiévale? Voici le texte en question: http://books.google.fr/books?id=eg3HCEqhV-8C&pg=PA178&lpg=PA178&dq=etiam+ipsas+syllabas+elidere+praesertim+si+in+praxi&source=bl&ots=yjfHrvtr3y&sig=577HiAO3LC5OSETNuEniLckLpgQ&hl=fr&ei=8B1GS5KEEp6ZjAfeovzwAg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAcQ6AEwAA#v=onepage&q=etiam%20ipsas%20syllabas%20elidere%20praesertim%20si%20in%20praxi&f=false

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Replies

  • Merci beaucoup, surtout de la part d'un antiphonaire....dominicain.
    C'est vraiment significatif de voir le notateur ajouter des notes sur le passage hypermétrique "infunde amorem"...révélant, au moins dans certains cas, une pratique positive!
  • Dans l'hymnaire de la liturgie dominicaine ("prototype"), copié dans les années 1254/60, les syllabes élidées du Veni creator ont fait l'objet d'un traitement spécial :
    Dexterae Dei est élidé dans le texte et ne pose pas de problème d'exécution.
    En revanche pour INFUNDE AMOREM CORDIBUS la notation a été précisée en interligne (d'ailleurs sans portée) pour chaque syllabe. On peut donc savoir comment se faisait l'exécution, au moins dans certains cas, tardif je veux bien.
    En l'occurrence la pratique n'est pas systématique : tantôt on élide, tantôt on chante chaque syllade en aménageant la mélodie par la répétition de notes : DO DO SOL au lieu de DO SOL et LA-DO DO RE-DO... au lieu de LA DO RE-DO...
    Quant aux agacements suscités par les directives romaines, c'est bien un réflexe modern(iste) ! LOL Je le partage mais l'historien doit comprendre la logique de chaque époque. Vous aurez remarqué que Rome n'impose rien et, en l'occurence, laisse le choix. Loin d'imposer une interprétation, la commission rejette toute interprétation stricte et rigoureuse.

  • Tout à fait! Ceci étant dit, les transcriptions des mss (même en notation aquitaine...) me laissent quand même un peu perplexe ...

    Ricossa a dit :
    je souscris, et c'est là peut-être le seul côté positif de la situation
    Les syllabes hypermétriques dans les hymnes
    Un décret de la Sacrée Congrégation des Rites autorise la suppression des syllabes hypermétriques pour sauvegarder le rythme musical pour le chan…
  • Excusez-moi de faire une digression hors sujet et un peu polémique, mais vraiment, ça me démange !!!
    A défaut d'avoir une réponse solide à la question de savoir si la suppression des syllabes dites "hypermétriques" dans le chant des hymnes était ou non une pratique médiévale, je peux au moins me réjouir que la Sacrée Congrégation des Rites ne se mêle plus de légiférer sur ces questions, car là-bas, il n'y a pas grand monde qui s'y connaisse assez. Or quant on voit - par exemple dans les milieux tradis, qui sont actuellement les plus nombreux à chanter en latin - des clercs imposer leurs conceptions musicales et l'accompagnement du grégorien au nom d'un pouvoir pastoral - il est à espérer qu'on ne reverra pas de sitôt un décret nous dire de quelle manière il faut chanter (ou ne pas chanter) ...
    L'époque que nous vivons a beaucoup de défauts, mais elle a au moins un avantage : l'information et la compétence peuvent circuler facilement, comme dans ce forum.
  • Ricossa a dit :
    Quant aux hymnes du type Un queant, ce sont des saphiques, dont la structure métrique avait, dès l'antiquité, un caractère très lyrique du fait de la régularité des vers et de la place des accents. On en a fait au moyen-âge des vers rythmiques avec le schéma ... / ... :

    Si je peux me permettre, ça serait intéressant, pour les très mauvais latinistes comme moi (surtout en métrique), de proposer quelques exemples correctement rythmés de quelques premières strophes d'hymnes, non seulement ut queant mais quelques autres souvent chantées. Ça permettrait de les chanter avec le bon rythme tout en évitant de faire des contresens ...
    Les syllabes hypermétriques dans les hymnes
    Un décret de la Sacrée Congrégation des Rites autorise la suppression des syllabes hypermétriques pour sauvegarder le rythme musical pour le chan…
  • ce n'était pas mon intention
  • Ricossa a dit :
    sur «quo» n'y a-t-il pas un pes ? (je n'ai pas vérifié, mais c'est ce que j'avais copié dans mon antiphonaire)
    Non, pas de pes à "quo", juste une virga, d'ailleurs surmontée d'un "mediocriter" , suivie d'une clinis plus un sursum, dans Quedlinburg (14v), donc forte présomption pour (SOL)-(LA SOL).
    Les syllabes hypermétriques dans les hymnes
    Un décret de la Sacrée Congrégation des Rites autorise la suppression des syllabes hypermétriques pour sauvegarder le rythme musical pour le chan…
  • Quelques petis détails concernant cette transcription...
    à "in QUO misit" : une seule note, sol (dom Saulnier met un la dans son antiphonaire..et l'unisson sur DO à "Filium".). et à "JAM" un cephalicus, donc avec un la en liquescence ....diminutive. Ce qui laisse supposer une grande souplesse dans l'application des règles: transcrivant une note qui ne devrait pas être chantée et "liquéfiant" une note qui devrait l'être (cf l'Ant suivante dans AM Haurietis aquas, de même facture globale...).
    Par contre, plus de consensus en ce qui concerne les valeurs des notes dans les Hymnes du type UT queant laxis....
  • Intéressant!
    Merci.
  • Intéressant....Des exemples?

    Ricossa a dit :
    pour ma part je suis convaincu que les syllabes «hypermétriques» devraient être élidées aussi dans les antiennes (les metrici cantus de Guido)
    Les syllabes hypermétriques dans les hymnes
    Un décret de la Sacrée Congrégation des Rites autorise la suppression des syllabes hypermétriques pour sauvegarder le rythme musical pour le chan…
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