Nous avons mis en regard les versions de l'Antiphonale Monasticum et de l'antiphonaire de Klosterneuburg 1012:
La présence du SI bémol à "AEqualis" et à "Una" ne laisse préjuger aucun doute sur la nature du SI à "aeQUAlis"...
L'Antiphonale Monasticum n'a-t-il pas été imprudent de proposer le SI naturel pour "aeQUAlis"???
Replies
Ricossa a dit :
Pas si sûr!
Je propose à ce sujet une discussion sur la COM Videns Dominus, qui a induit, eu égard aux sangalliens, une restitution sur FA pour la corde de récitation, dans le Graduale Novum.
L'on constate effectivement dans la tradition "germanique" des attractions ascendantes vers les cordes fortes, mais pas descendantes!!!
En particulier, ces attractions semblent se manifester avec précocité, dès la la fin du Xème siècle chez les sangalliens.
Voici quelques exemples:
1) L'incipit du Répons Videntes stellam. La comparaison entre Hartker ( H 75) et Quedlinburg (28r) est éloquente:
D'un point de vue strictement sémiologique, les deux versions sont équivalentes et peuvent être prises comme deux facettes de la réalité: MI MI FA. Pourtant, la présence, dans H, de deux virga et d'un equaliter prolongé font penser à une intonation sur FA, tandis que Qued, très explicite, conserve l'intonation sur MI !
2) L'intonation du répons Ostende nobis Domine, heureusement restituée dans AM t I (page 3) sur MI est diversement rendue:
La notation de H avec des virga et le témoignage concomitant de Bénévent 21 avait poussé Dom Gajard, en 1934, à choisir la corde de récitation sur FA.
Il es remarquable de constater que Qued utilise un corde sur MI, que même Bénévent a abandonné!
Là-encore, la notation sangallienne, au mieux, fait preuve d'équivoque...Je pense que H était déjà passé au FA....
Pour Propter veritatem c'est claire: GT 411,2 dex-tera. Mais pour les autres?
Benedicta GT407 est cf de Dne praevenisti GT 509. Là aussi?
Pouvez-vous etre un peu plus exacte? C'est vraiment interessant.
merci pour tes informations!
Ricossa a dit :
Oui, c'est vrai pour Constitues eos. GT 426. La même procedure. Transposition de la phrase Constitues..principes un ton plus haut dans Graz807, Berlin664. Thomaskirche ecrite sur do. Montpellier et Rouen seulement transpose un partie plus court.
Il ya des autres exemples?
Ricossa a dit :
Gr Constitues.pdf
Merci Lucca,
le concordance avec All Laetatus est frappant!
Ricossa a dit :
Intéressant en tout cas de noter que cette variante vient d'un ms de tradition "germanique", donc sensible au phénomène d'attraction des cordes fortes...
J'ai en mémoire un exemple analogue, fourni par le ms Karlsruhe Aug LX, pour l'antienne Dicite filiae Sion, à "ecce REX tuus veniet tibi".
Trop tard ce soir pour les tableaux comparatifs!
Je me permets d'insister sur ce "phénomène", très visible dans KLO, que les mathématiciens appellent le "théorème des gendarmes", à savoir que le quilisma est "entouré", d'une manière rapprochée, de deux bémols,l'un à "AEqualis" et l'autre à "Una", et ce théorème des gendarmes induit le quilisma sur le bémol.
Un autre exemple de ce "théorème des gendarmes" se trouve clairement explicité dans Montpellier H 159 au Trait Saepe expugnaverunt:
Le manuscrit de Montpellier a ceci de remarquable, qu'il a grand soin de préciser la qualité des SI, même quilismatiques!!!
Le premier "juventute", précédé d'une récitation sur SI bémol, provoque la bémollisation du quilisma.
Le second "juventute, entouré d'un contexte SI bécarre, induit la "bécarrisation" du quilisma.
Il est remarquable de constater comment le quilisma se conforme au contexte qui précède et (ou) qui suit...
Je pense que la formule d'intonation est souvent utilisée en troisième mode, c'est à dire un ton plus haut. Il me semble que la variante de KLO révèle la présence du demi-ton, lui aussi réellement présent un premier mode, d'où le si bémol...
A "ANte" un mss comme Tolède 44-02 a bien le bémol dans une formule semblable ( dans le répons Civitas Jerusalem "et AUferet"