Bonjour,
D'où provient la version actuellement en usage dans la liturgie du vendredi-saint comprenant la descente dans le grave sur "et inclinato capite" et le verset "exclamans Iesus" ? On trouve celte descente aussi bien dans les vieux "800" que dans l'office de la semaine sainte de 1955 et dans l'hymnaire de Solesmes de 1983 (p. 495)...
Après "emisit spiritum" Hartker continue avec le texte "Tunc unus ex militi", comme beaucoup de ms. allemands, et d'autres comme St-Maur des fossés ou comme le plus tardif ms. Einsiedeln 611 (f. 85r).
Quant à la mélodie, on voit le plus souvent "et inclinato" rester dans l'aigu à la suite de "dereliquisti" (Hartker écrit un equaliter) et donc ne pas descendre sur cette fameuse quarte augmentée au grave très figuraliste qu'on trouve dans la version actuellement en usage. L'origine de cette descente est-elle à rechercher dans le stile rappresentativo de la Renaissance ? Cela provient-il d'Italie ?
Toutefois, après "et inclinato capite", un bréviaire noté de Paris du XIIIè s. (BNF, Lat. 15181, f. 289v) fait descendre la mélodie de verset vers le grave (mais seulement sur SOL, donc sans la quarte augmentée actuelle).
ES
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Je vous conseille donc la version de Gregofacsimil.
C'est ici.
Etienne STOFFEL a dit :
Et, observation annexe, si la phrase "et inclinato" a été placée à son endroit actuel à une époque tardive, la "restitution" du SI sur incliNAto dans l'hymnaire de Solesmes de 1983, (à la place du DO qui est dans les éditions antérieures), n'est plus justifiée ...
Merci Dominique.
Effectivement je n'ai pas ces exemplaires de la RG de cette époque.
Mais la version actuelle du Tenebrae n'est guère plus logique puisque la phrase "exclamans Iesus voce magna" (verset) vient après la phrase "et inclinato capite emisit spiritum"...
Au point de vue mélodique, cela n'explique pas la descente au grave de la phrase "et inclinato capite" avec une quarte augmentée : cette phrase est généralement dans l'aigu dans les manuscrits que j'ai vus, sauf une version milanaise. La descente au grave sur ces mots viendrait-elle d'Italie du nord ?
Bonsoir, Etienne,
Pour résumer le travail très documenté fait par Dom Hesbert (Le Répons Tenebræ dans les liturgies romaine, milanaise et bénéventaine in Revue Grégorienne 1934-1939) l'ordre originel du texte choisi pour la composition mélodique ( ... ut quid me dereliquisti . Tunc unus ex militum lancea latus ejus perforavit...et inclinato capite) ne respecte pas l'ordre de l'Evangile. La transfixion étant placée AVANT la mort du Crucifié...
...ce qui n'a pas manqué de susciter de nombreuses corrections dans la tradition...