Je reviens sur un sujet que j'ai soulevé il y a maintenant cinq ans où j'ai posé la question sur les neumes présents dans le graduel du Mont-Blandin, datable vers l'an 800 :
AM Blandiniensi datation et neumes authentiques ?
La nouvelle numérisation accessible sur le site IDEM (Integrated Database for Early Music) de la Alamire Foudation et l'indexation en cours sur MMMO par Franco Ackermans pour l'AMS+ PROJECT est l'occasion de revenir sur ces recherches avec de meilleurs preuves photographiques.
Il est évident que cette analyse basée sur l'observation des ancres et des plumes n'est pas définitive, mais appelle à un approfondissement sur des bases plus techniques qui pourraient être apportées par la thermoluminescence et la photoluminescence ainsi que l'analyse des ancres.
Nous constations une forte similitude entre les signes d'abréviations du texte et les neumes et cela à plusieurs endroits mais aussi dans les courbes des neumes et du texte.
Replies
Merci Iégor pour ces pertinentes remarques, qui me font rebondir sur une autre question de chronologie : Dominique as tu daté les mains dans les versets d'offertoire de Laon 239 ? Je doute vraiment qu'ils remontent à 890 !
Il ne faut pas oublier le fait qu'une notation (au-dessus du texte) n'est pas toujours uniforme; on rencontre souvent des blancs sans neumes. Des passages peuvent avoir été notés après d'autres. Je n'ai pas eu la chance d'avoir le manuscrit devant les yeux; mais à voir les photos, comme le remarque Dominique, des neumes semblent bien de la même facture que les lettres et/ou le décor. Pour répondre à Jean-François G., il est certain que la "mélodie" qui vient d'une tradition orale séculaire est antérieure à l'écriture sur le manuscrit; mais le moment où le manuscrit est noté, texte et neumes, les deux peuvent être quasi simultanés. Cela se voit sur la fin de certains versets d'Offertoires où il y a des répétitions qui proviennent du fait qu'étant donné les longues processions d'Offertoire, particulièrement en Gaules, le Maître de chant ne savait pas exactement quand la procession allait finir et donc, en cas de nécessité, répétait une dernière phrase ou les derniers mots, et le scribe notateur notait ce qu'il avait entendu. On le comprend aussi plus tard avec Ste Hildegarde qui a eu la chance d'avoir une sœur qui a pu noter ses mélodies "en direct". De plus, n'oublions pas que la chironomie, qui va avec l'oralité, est là avant même la notation qui va en résulter.
Look at the programs by Dominique Stutzman about digital recognition of writings
he spoke about difficulties to distingish 9th c. beautiful mss from others of 10th
Neumes will surely interest him
Thank you very much Susan for this comment, indeed, a direct consultation of the source will always be stronger than simple pictures...
Susan Rankin said:
This is a question which of course interests me, but I have sat with this manuscript in my hands, and had no doubt that the neumes were not written at the same time as the text. That does not provide any sense of a date for the neumes: it just separates them out from the rest of what we see at that point on the page.
Peut-être faudrait-il analyser les encres ?
Sinon, quel est vraiment l'enjeu de l'ancienneté d'un manuscrit noté ? Sachant que quelques décennies après son utilisation, il serait rangé puis un ou deux siècles après, recyclé ?
Il n'y a jamais eu de fixation écrite immédiate, conjointe à l'invention d'un chant, dans un contexte de tradition orale ET écrite.
Je pense sincèrement que nos aspirations sont souvent vaines.
Bon courage Dominique !