Aujourd'hui deux fragments notés ont été vendu sur ebay !
Il s'agit de deux fragments d'un même folio provenant d'un missel que nous pouvons dater entre la fin du IXème siècle et le début du Xème. Ce folio contient le trait du dimanche des Rameaux Deus, Deus meus, respice in me ainsi que la lecture de la Passion de saint Matthieu. Ce fragment de missel en notation messine contient un très grand nombre de lettres significatives ainsi qu'une note tironienne (h) et la lecture de la Passion contient les lettres de récitation c et a, la 3ème lettre de récitation n'est pas visible.
L'apparition de ce fragment est d'une très grande importance et permet de révéler une 5ème source pour la messe de la région de Laon pour la période IX/Xème siècle après Laon Bibliothèque municipale Ms 239 et les trois fragments Ms 9, Ms 121 et Ms 266.
Voir aussi : The oldest sources of Laon/Les plus anciennes sources de Laon
Quelques arguments pour une datation vers 900(1) :
Au niveau paléographique nous pouvons constater :
-L'absence de pattes pour h, m, n
-Le g tracé en quatre mouvements.
-Le a en oncial penché
-Les ligatures du r au t, au i et au a
-La cédille du e pour ae
Au niveau musicologique :
-L'emploi de très nombreuse lettres significatives et d'une note tironienne, dans cette région les lettres significatives en dehors du t et du eq ont quasiment toutes disparu après 900/925 . sans parlé des notes tironiennes que l'on trouve dans les manuscrits : London Harley 2637, Laon BM 239, Reims BM 250 .
-La notation lorraine/messine de cette zone a une tendance à développer des pattes (voir Laon 236, 237) et à transformer les mouvements rectilignes légèrement courbés en mouvements très droits, empattés, et à mettre le punctum plus en évidence, ce qui ne se présente pas dans ce manuscrit.
-Nous pouvons aussi constater les ressemblances de l'écriture musicale avec Laon 266
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Nous avons commencé la mise en regard entre le fragment ebay et Laon 239
Laon BM 266 qui nous livre aussi ce trait :
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Mise en page originale :
Recto
Verso
(1) Arguments en parti donnés par Eduardo Henrik Aubert en discussion privé.
Replies
Καλημέρα,
Punctum: it is not exactly «à mettre le punctum plus en évidence» (or not) in general, but we should focus especially on the 3 cases where two consecutive ascending ones are substituted in our new fragment by pes. Which is (here) as for “our understanding” (and dating?) “more primitive,” (to use mid-20th cent. vocabulary) the existence of punctum or the opposite?
There is also another phenomenon where consecutive ascending signs have a tendency “to be written bonded” for example where two consecutive virgas (or “uncinus” with virga) and then/or not a quilisma (in L239 all signs and neumes clearly separated). The phenomenon exists very rarely in L239, for example where an “uncinus” is in a bonded form (clearly intentionally), in Co. Intelle(/i)ge (et deus ME). I remember also that this is a feature of the Armenian notation (in ascending and descending multi-signed formulas).
Also, there are some slight variations and idiosyncrasies for the oriscus and boucles in relation to L266 and L239 but I do not want to continue on this topic here.
So, a small difference in “performance style” (most probably because of the different place of origin) and I agree with its dating (not because of the punctum).
Έρρωσθε
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