Dans le responsorial, il est intéressant de noter la réutilisation de certaines intonations du 2ème mode en transposition à la quarte, dans un contexte de 8ème mode. Deux catégories de mss, et non des moindres, substituent parfois dans ce dernier mode, l'intonation classique par la transposition d'une formule du 2ème mode.
Cas d'emploi par Bénévent:
R Disciplinam et sapientiam (déjà cité dans ce groupe de discussion)
Autre cas dans la tradition aquitaine de Limoges:
R Miserere mei Deus et R Miserere mei Domine, selon BNF Lat 16309, XIIIème siècle, notation aquitaine tardive:
Le corollaire de ces choix est le constat qu'en 8ème mode, la corde SIb, simple transposition du FA à la quarte supérieure, demeure architecturale !
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Je pense en effet que nous touchons là à une question importante sur la notion même de modalité, telle qu'elle est exprimée par de nombreux auteurs. Je pense en prticulier à l'importance des tricordes et aux équivalences pentaphones.
Vos exemples sont fort intéressants.
Oui, la difficulté rencontrée pour exprimer les réalités modales tient beaucoup au fait que les sons s'y définissent par leur entourage que vous appelez "le système d'intervalles". Les noms donnés aux sons (par exemple la première série de base do ré mi sol la en pentaphonisme) servent de points de repère (sans quoi les explications deviennent trop obscures), mais c'est effectivement à condition de ne pas perdre de vue qu'il ne s'agit pas de la désignation de hauteurs absolues. La prise en considération des équivalences pentaphoniques des séries fa-sol-la-do-ré, ou sol-la-si-ré-mi, fait déjà quelque peu progresser l'étude.
En particulier, la superposition de tricordes, c'est en quelque sorte deux séries pentaphoniques superposées en décalage et recevant des noms intégrés pour ne former plus qu'une série solfégique (à l'inverse, on pourrait tenter d'utiliser la main guidonienne, mais c'est assez artificiel par rapport à la réalité modale).
Ce que j'ai voulu dire dans mon intervention précédente, c'est qu'il existe des pièces étiquetées "huitième mode" qui sont constuites sur "do-la-sol" (en descendant à partir de la corde mère do) et que le si n'a pas alors le même rôle architectural : il intervient tout de même dans la couleur mélodique en étant bécarre. Exemple : l'antienne Terra tremuit, ou encore : Post dies octo...
N'hésitez pas à produire quelques exemples. Il serait intéressant que l'on puisse en discuter, effectivement!
Antonio Thomas a dit :
L'observation est correcte lorsqu'on a affaire à un huitième mode par évolution (et transposition) à partir de la corde RÉ.
Il me semble qu'il faudrait nettement distinguer d'avec les cas de huitième mode issus de l'évolution à partir de la corde DO.
Et aussi d'avec les pièces en modalité complexe dont l'étymologie est mélangée.
Le tableau ci-dessous diversifie les exemples, en partant du 2ème (Ier) au 8ème mode, dans lesquels la corde SIb demeure solidement établie (sauf dans l'exemple 13, où la "mutation" au SI naturel s'opère à partir de "adolescentia"...):
Πράγματι, μια συστηματοποιημένη υπερεκτίμηση του Cento σε σχέση με μια Μουσική Θεωρία έχει τον κίνδυνο να δημιουργεί ένα απροσδιόριστο περιβάλλον, το οποίο οδηγεί σε ερμηνείες με ανοιχτό (και άρα το «επιθυμητό») αποτέλεσμα για κάθε ξεχωριστή περίπτωση.
Die Zusammenstellung dieser Formeln ist eine klassische modale Centonisation. Dass in späteren Zeiten Handschriften "ausweichen" und damit den Modus im Sinne der Theorie "verbessern", ist eigentlich ein normaler Vorgang, den ich nicht überbewerten will. Es zeigt sich eben, dass die Musiktheorie im Laufe der Zeit die tatsächliche Vielfalt der Strukturen des Gesangs massiv eingeschränkt hat.