Merci à toi, cher Gérard, pour le petit mot et ton appréciation. Il y a déjà eu sur le blog quelque pièce enregistrée du temps où tu étais à la Scola :-) Faites signe si vous passez par la Lorraine. Je vous espère en bonne forme et vous embrasse tous les deux.
Bravo pour le blog et merci pour toutes ces informations qui sont aussi pour moi une recordatio de l'heureux temps où nous chantions à la Scola Metensis.
Grand merci, Oliver et Luca, pour vos interventions ici, dont je me réjouis au-delà de la question de savoir de façon sûre si les formules échématiques étaient ou non chantées au chœur en Occident.
Je veux tout de même préciser que le blog de la Scola Metensis ne se veut pas un blog "musicologique". Je cherche avant tout, en-dehors de la présentation des activités de l'ensemble, à mieux faire connaître au plus grand nombre quelques aspects, pas seulement musicaux d'ailleurs, de ce Moyen Âge qui nous passionne.
En ce qui concerne l'intonation par un soliste de l'incipit de la pièce à chanter que vous évoquez tous les deux, on peut lire à la même époque qu'Aurélien de Réome chez Amalaire de Metz, dans son chapitre De Responsorio : "Ipse quidem qui inchoavit solus, solus versum cantat." ("Celui qui a entonné en soliste, en soliste chante le verset.") Codex expositionis I, V-2, éd. Hansens, 1948, tome I, p. 259. Peut-on raisonnablement supposer, quand on lit le contexte, que le soliste entonne directement le répons, en-dehors de toute formule échématique ?
Quant aux formules avec neuma, elles peuvent être plus longues que certaines antiennes de l'office :-)
Merci pour vos observations très précieuses de votre expérience.
Pardonnez que j'ai transféré notre discussion ici. J'ai trouvé toujours bizarre que les neumes ne sont pas ajoutés dans le propre tonaire qui commence dans le chapître prochain, mais dans le chapître IX où Aurélien refère à la réponse d'un grecque sur la signification des syllabes. Je crains que nous prenons trop place à cet accueil chez Marie-Reine. Je propose de honorer son blog par une discussion sur Aurélien dans le groupe dédié aux tonaires.
Vous pourriez trouver ma réponse là.
Le tonaire d'Aurélien de Réôme
Marie-Reine Demollière a publié un blog sur les tonaires:
http://www.scolametensis.com/2013/09/22/noeane-noeagis/
Là, on peut voire un détail dans la…
Merci pour votre remarque précis. Vous avez raison, sur ce page Michel Huglo a écrit:
Les formules échématiques ne se chantaient pas au chœur en Occident : elles servaient à la mémorisation des huit tons.
Franchement je ne sais pas qu'il voulait dire—ce jeune moine en 1971 (en 2004, il était le tuteur pour le chant latin durant mon doctorat, il me semble encore plus jeune, mais seulement dans son cœur):
Que les préchantres ne se trouvent pas au chœur de l'église durant les dialogues avec les chœurs? Ou simplement que le chœur même ne chante pas l'intonation, parce que cette coordination était réservée au préchantre comme en Byzance? Ou qu'on avait usé ces formules seulement durant la préparation, quand on a mémorisé les mélodies, pas durant la célébration (mais il n'avait écrit rien sur quelque évidence de cette hypothèse bizarre)?
Sa théorie qu'il avait élaborée plus tard (malheureusement je ne sais pas si précisément, où, comme vous, mais les dernières conclusions vous trouvez dans sa contribution pour le "Geschichte der Musiktheorie", 2000), était que les formules échématiques étaient une pratique commune jusqu'au XI siècle (au moins en Aquitaine, où on a continué les tonaires avec les formules sans les remplacer avec les verses d'une antienne).
Après on a remplacé les formules avec une intonation du préchantre de la part initiale du chant. Dans quelques graduels on trouve l'usage des majuscules ou d'un astérisque pour marquer le part solistique qui le font évident.
Enfin, même dans les traditions carolingiennes on avait besoin d'une coordination (même l'organum fleuri sur l'intonation du chant connaît les ornements réservées à cette fonction), et bien sûr, comme vous pourriez voire dans le traité d'Aurélien dans la collection du Saint-Amand (F-VAL 148, fol. 71v): les syllabes avaient suffît pour rappeler les formules d'une tone selon d'une certaine école des chantres. On les savait par cœur (si non, pourquoi les tonaires sans notation?). On a ajouté quelques neumes plus tard, peut-être on n'était plus sûr.
Si vous voudriez approfondir ce sujet, vous êtes toujours bienvenue dans le groupe du mélos (l'inscription est libre et vous pourriez commencer la votre discussion, il y a assez matériaux dans votre blogue et j'ai déjà actualisé la liste des tonaires carolingiens).
Huglo, Michel. 2000. “Grundlagen und Ansätze der mittelalterlichen Musiktheorie.” In Die Lehre vom einstimmigen liturgischen Gesang, 17–102. Geschichte der Musiktheorie, 4. Darmstadt: Wissenschaftliche Buchgesellschaft.
Michel Séné : la Scola Metensis pratique à l'occasion l'alternance hommes-femmes, alternance attestée, à plusieurs reprises, dans le Cérémonial de la cathédrale de Metz, manuscrit du XIIe siècle (BM Metz ms 82) qui rapporte des usages bien plus anciens. Par exemple, le jour des Rameaux, les "domini" chantent "Collegerunt", les "moniales" le verset "Unus autem", etc.
Olivier Gerlach : j'ai pu lire chez plusieurs auteurs que les chantres occidentaux ne reprenaient pas ces formules au chœur, notamment chez M. Huglo (Les Tonaires", p. 386). Merci pour vos remarques et votre intérêt.
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Merci à toi, cher Gérard, pour le petit mot et ton appréciation. Il y a déjà eu sur le blog quelque pièce enregistrée du temps où tu étais à la Scola :-) Faites signe si vous passez par la Lorraine. Je vous espère en bonne forme et vous embrasse tous les deux.
Chère Marie-Reine,
Bravo pour le blog et merci pour toutes ces informations qui sont aussi pour moi une recordatio de l'heureux temps où nous chantions à la Scola Metensis.
Nous t'embrassons. Gérard et Marie-Hélène
Merci pour votre hospitalité. Pardonnez moi, que je vous réponds chez Aurélien (c'était déjà trop de travail, et maintenant je le dois continuer :D.
Grand merci, Oliver et Luca, pour vos interventions ici, dont je me réjouis au-delà de la question de savoir de façon sûre si les formules échématiques étaient ou non chantées au chœur en Occident.
Je veux tout de même préciser que le blog de la Scola Metensis ne se veut pas un blog "musicologique". Je cherche avant tout, en-dehors de la présentation des activités de l'ensemble, à mieux faire connaître au plus grand nombre quelques aspects, pas seulement musicaux d'ailleurs, de ce Moyen Âge qui nous passionne.
En ce qui concerne l'intonation par un soliste de l'incipit de la pièce à chanter que vous évoquez tous les deux, on peut lire à la même époque qu'Aurélien de Réome chez Amalaire de Metz, dans son chapitre De Responsorio : "Ipse quidem qui inchoavit solus, solus versum cantat." ("Celui qui a entonné en soliste, en soliste chante le verset.") Codex expositionis I, V-2, éd. Hansens, 1948, tome I, p. 259. Peut-on raisonnablement supposer, quand on lit le contexte, que le soliste entonne directement le répons, en-dehors de toute formule échématique ?
Quant aux formules avec neuma, elles peuvent être plus longues que certaines antiennes de l'office :-)
Cher Luca
Merci pour vos observations très précieuses de votre expérience.
Pardonnez que j'ai transféré notre discussion ici. J'ai trouvé toujours bizarre que les neumes ne sont pas ajoutés dans le propre tonaire qui commence dans le chapître prochain, mais dans le chapître IX où Aurélien refère à la réponse d'un grecque sur la signification des syllabes. Je crains que nous prenons trop place à cet accueil chez Marie-Reine. Je propose de honorer son blog par une discussion sur Aurélien dans le groupe dédié aux tonaires.
Vous pourriez trouver ma réponse là.
Merci pour votre remarque précis. Vous avez raison, sur ce page Michel Huglo a écrit:
Franchement je ne sais pas qu'il voulait dire—ce jeune moine en 1971 (en 2004, il était le tuteur pour le chant latin durant mon doctorat, il me semble encore plus jeune, mais seulement dans son cœur):
Que les préchantres ne se trouvent pas au chœur de l'église durant les dialogues avec les chœurs? Ou simplement que le chœur même ne chante pas l'intonation, parce que cette coordination était réservée au préchantre comme en Byzance? Ou qu'on avait usé ces formules seulement durant la préparation, quand on a mémorisé les mélodies, pas durant la célébration (mais il n'avait écrit rien sur quelque évidence de cette hypothèse bizarre)?
Sa théorie qu'il avait élaborée plus tard (malheureusement je ne sais pas si précisément, où, comme vous, mais les dernières conclusions vous trouvez dans sa contribution pour le "Geschichte der Musiktheorie", 2000), était que les formules échématiques étaient une pratique commune jusqu'au XI siècle (au moins en Aquitaine, où on a continué les tonaires avec les formules sans les remplacer avec les verses d'une antienne).
Après on a remplacé les formules avec une intonation du préchantre de la part initiale du chant. Dans quelques graduels on trouve l'usage des majuscules ou d'un astérisque pour marquer le part solistique qui le font évident.
Enfin, même dans les traditions carolingiennes on avait besoin d'une coordination (même l'organum fleuri sur l'intonation du chant connaît les ornements réservées à cette fonction), et bien sûr, comme vous pourriez voire dans le traité d'Aurélien dans la collection du Saint-Amand (F-VAL 148, fol. 71v): les syllabes avaient suffît pour rappeler les formules d'une tone selon d'une certaine école des chantres. On les savait par cœur (si non, pourquoi les tonaires sans notation?). On a ajouté quelques neumes plus tard, peut-être on n'était plus sûr.
Si vous voudriez approfondir ce sujet, vous êtes toujours bienvenue dans le groupe du mélos (l'inscription est libre et vous pourriez commencer la votre discussion, il y a assez matériaux dans votre blogue et j'ai déjà actualisé la liste des tonaires carolingiens).
Merci beaucoup, Welleda Muller, pour votre commentaire et vos encouragements.
Michel Séné : la Scola Metensis pratique à l'occasion l'alternance hommes-femmes, alternance attestée, à plusieurs reprises, dans le Cérémonial de la cathédrale de Metz, manuscrit du XIIe siècle (BM Metz ms 82) qui rapporte des usages bien plus anciens. Par exemple, le jour des Rameaux, les "domini" chantent "Collegerunt", les "moniales" le verset "Unus autem", etc.
Olivier Gerlach : j'ai pu lire chez plusieurs auteurs que les chantres occidentaux ne reprenaient pas ces formules au chœur, notamment chez M. Huglo (Les Tonaires", p. 386). Merci pour vos remarques et votre intérêt.
Merci à toi, Marie-Andrée. Bon vent, bon chant et à bientôt, ici ou là.